Crue de 1910 – rue Saint-Dominique

Auteur : Anonyme

1910 / 2019

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Cette grande rue de 1800 mètres de long est parallèle au cours de la Seine.  Elle s’étend depuis le boulevard Saint-Germain, jusqu’au Champs de Mars (on aperçoit la Tour Eiffel dans le lointain). Elle doit son nom aux religieux dominicains qui s’y étaient établis en 1631. La Seine se trouve à environ 340 mètres sur la droite (quai d’Orsay).

Pendant la crue de 1910, elle fut inondée sur toute sa longueur.

Crue de 1910 à Paris – source : www.geoportail.gouv.fr carte des Crues du bassin de la Seine

La photographie est riche en détails.

A droite en haut, au dessus du panneau « Charcuterie » on devine une famille de curieux (une mère et ses 3 enfants) qui observent l’agitation.

Sur les canots et au bout du ponton on reconnait les marins bretons avec leur pompon qui sont venus de Brest pour aider les parisiens. Ils assurent une partie des secours, de l’acheminement des blessés au transport des personnes. Cette action améliorera la perception des Bretons, immigrés encore mal vus dans la capitale (source : Archives de Paris – La crue de 1910 – Une société face aux risques – Dossier enseignants) .

Plus loin on voit des personnes naviguer sur des barques de fortune.

Comme souvent, les commerces ont traversé les âges et on les retrouve à notre époque :

  • Le café qui fait le coin de la rue Saint-Dominique et de la rue Surcouf à droite est toujours là : «Au canon des Invalides ». Sur le store du café en 1910, on lit les lettres « AU C…. » , le nom est peut-être le même.
  • Un peu plus loin à gauche, on aperçoit la croix d’une pharmacie toujours présente au n° 75.
  • Idem pour l’hôtel « Saint-Dominique » à droite au n° 62.

Au premier plan à gauche au n° 71, le grand bâtiment construit en 1800, était occupé par le Bureau du recrutement du Gouvernement Militaire de Paris.

La photographie nous montre aussi la jonction de 2 mondes : à gauche la boutique qui vend et répare des lampes à pétrole, à alcool ou à gaz, et les manchons qui vont avec. A droite le café qui a ajouté des panneaux « téléphone ». Le téléphone est installé commercialement à Paris depuis 1879, et en 1908 il y a seulement 182 000 abonnés en France.