Mois : mai 2019

« Déménagement d’un voyageur » tel est le titre de cette photographie, prise en janvier 1910 lors de la grande crue de la Seine à Paris. Nous sommes au coin de la rue de Lille et de la rue de Poitiers. La berge de la Seine (quai Anatole France) est à environ 120 mètres sur la gauche. Ce gentleman très chic, « droit dans ses bottes », la cigarette à la main, avec sa malle et sa valise, se laisse guider en barque. Son accompagnateur a de l’eau jusqu’aux genoux.

Mais un examen attentif du rebord de la barque au bas du manteau, laisse penser que le voyageur a les pieds dans l’eau ! Seuls les bagages sont dans la barque.

Le café-restaurant « A Jeanne d’Arc » qui faisait le coin , a été remplacé par un bâtiment moderne dans les années 1990.

Un peu plus loin à droite au n° 55, on trouve l’hôtel de Clermont-Tonnerre (il y en a 7 de ce nom à Paris !) avec ses 5 réverbères (disparus depuis), construit par l’architecte Pierre Humbert (seconde moitié du XIXème siècle^.).

Extrait de l’article de Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Crue_de_la_Seine_de_1910

Le 28 janvier 1910, 22 000 caves et des centaines de rues sont envahies par une eau glacée et de plus en plus polluée car les égouts refluent. En effet, des dizaines de milliers de fosses d’aisance dans les sous-sols qui ne sont pas raccordés aux collecteurs municipaux sont inondées. Les bateaux-citernes qui doivent évacuer hors de Paris les résidus ne peuvent plus passer sous les ponts. La situation sanitaire devient préoccupante, des cas de typhoïde et de scarlatine sont signalés. Il faut attendre la mi-mars pour que la crue soit entièrement résorbée. Les libraires et les éditeurs notamment paieront un lourd tribut à la crue, tous leurs stocks définitivement perdus.